40métaphores et propositions d’hier et d’aujourd’hui pour le manager. Grâce au JDN, chers lecteurs, vous pouvez suivre quotidiennement l’actualité économique et financière et la vie Lesjeux d'enfants entre hier et aujourd'hui. Outre les problèmes physiques, ce qui inquiète davantage, et les parents et les médecins, ce sont les effets psychologiques. La marelle, les osselets, les billes, l'élastique, le saut à la corde,sont remplacés par les consoles de jeux. Seuls le foot de rue et «cache-cache» ont survécu. Dansun message, retweeté par l'ambassadrice de France au Royaume-Uni, Catherine Colonna, le député conservateur Tobias Ellwood a fustigé : "Si nous voulons vaincre Poutine, nous avons besoin d'un leadership et d'une unité internationaux." "Comparer la lutte du peuple ukrainien contre la tyrannie de Poutine au peuple britannique votant Lesvoiliers pendant la mondialisation - L'émancipation des femmes , , La Voile d'hier à aujourd'hui, LA FERTE SOUS JOUARRE, 77260, modifié le : 3/2/2014 Découvrezci-dessous les 6 différences entre leur vie étudiante et la nôtre ! 1. Les cours. Alors que la prise de notes sur pc et tablettes se démocratise sur les bancs de Dautre part, la situation des femmes sur le marché du travail aujourd’hui est décalée par rapport à leur niveau de diplôme, surtout pour les plus jeunes. Parmi les personnes en emploi, la part des femmes disposant d’un diplôme supérieur à bac + 2 est plus élevée que celle des hommes depuis le début des années 2000, et pourtant les Travailde groupe : La partie A de la classe travaille sur les différences entre les hommes et les femmes au XX. ème. et la partie B sur les différences aujourd'hui. Les A et les B sont divisés en deux groupes : - Les droits des femmes - La vie quotidienne des femmes Mise en commun des réponses et comparaison dans un tableau à double lafemme d'hier et d'aujourd'hui wikipédia Ce n'est pas tant le chant qui est sacré, c'est le lien qu'il crée entre les êtres. la femme d'hier et d'aujourd'hui wikipédia recherche un chef de chœur. Contactez nous par le site ou sur groupela femme d'hier et d'aujourd'hui wikipédianc@gmail.com Latransmission de la Bible. La Bible aujourd'hui. Comprendre la Bible. Interprétation de la Bible hier et aujourd'hui. Le message biblique s'est transmis de génération en génération tout au long des siècles. Des hommes et des femmes de toutes sortes y ont reconnu les " paroles de la vie éternelle ". En lisant la Bible, ils se sont Filmsd’hier et d’aujourd’hui. 4 juillet 2014 par Bertrand Tavernier - DVD. L’IMAGE MANQUANTE est un choc. Me frappe une fois encore la dignité, la retenue du regard de Rithy Panh. Et cette idée miraculeuse d’évoquer par des figurines ces images qui manquent, cette mémoire qu’on a voulu occulter, bafouer avec la complicité de quelques dWl9. L'amour n'est pas toujours ce qu'on croit. Dans Une histoire du mariage, l'historienne et Montréalaise d'origine Elizabeth Abbott parle de robes blanches, d'invention du vibrateur, d'adoption et de rencontres sur Internet. Ce portrait détaillé des mariages d'hier à aujourd'hui, après Une histoire de la chasteté et du célibat et Une histoire des maîtresses, vient conclure, 1500 pages plus tard, sa trilogie sur les relations hommes-femmes. Ils se marièrent, vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants.» Quel hiatus entre cette vision romantique, ce désir d'un amour qui dure toujouuuuuuurs, de robe blanche, de dentelles et la vraie histoire du mariage. Les amoureux de l'amour seront ramenés au plancher des vaches par Histoire du mariage. Car le mariage était une unité économique et domestique qui formait le coeur de la société», un microcosme avant tout fonctionnel, qui devait être protégé des ravages de l'amour», un exercice de pouvoir à l'état brut» souvent fait au détriment des femmes, vues et échangées comme des marchandises. Plus que dans Une histoire du célibat ou Une histoire des maîtresses, c'est l'évolution du statut de la femme qui frappe ici, ainsi que l'entrelacement complexe et vicieux entre le mariage, l'économique et le politique. C'est tout nouveau pour les femmes de pouvoir être amoureuses», confirme Elizabeth Abbott en entrevue. Au XIVe siècle, écrit-elle dans son livre, une liste de choses à faire destinées à la mariée italienne comprenait la suppression de tous les goûts, intérêts et habitudes qui pouvaient déplaire au mari, y compris le franc-parler et la curiosité.» La mariée d'alors dépend aussi entièrement de son mari, sans qui elle n'a d'existence ni civile ni sociale. Maintenant, dit l'historienne, plus une femme a de l'éducation, une bonne profession, plus elle peut se permettre de choisir un homme qu'elle aime.» Une corrélation qui s'applique aussi à ces messieurs. Plus on a de pouvoir, social et économique, plus c'est facile d'être amoureux. Je suis très intéressée par les conséquences d'une mauvaise économie sur le mariage. Quand on dit qu'il y a beaucoup de chômage, on dit qu'il y aura beaucoup de divorces. L'État a tout intérêt à s'arrêter à ces questions.» Pour Elizabeth Abbott, le système des garderies québécoises, qui ne connaît pas d'équivalent ailleurs, et les congés parentaux sont un investissement social à long terme. C'est brillant! Il faut accentuer et améliorer ce type de programme. Ça enlève de la pression sur le mariage. Si on veut des enfants bien élevés, des unions durables et solides, un système comme celui des garderies est un bon endroit où commencer.» Des Filles du Roi au vibrateur C'est par grands thèmes qu'Elizabeth Abbott présente Une histoire du mariage l'amour et la sexualité, les mauvais mariages et, surtout, les enfants. Car depuis toujours, et encore maintenant, le mariage tourne autour des enfants». À partir de l'arrivée ici de 737 Filles du Roi, Abbott aborde la dot, le trousseau, les noces, la contraception, l'accouchement, l'allaitement et l'éducation des enfants, la configuration des maisons et l'influence sur les relations familiales, les divorces, la violence conjugale. Entre autres. Elle se concentre surtout sur l'Amérique du Nord, sans résister à de petits sauts vers l'Europe, l'Islam, l'Asie. Si les va-et-vient dans le temps portent parfois à confusion, la quantité de détails délicieux rend la lecture fluide et vivante. On ne peut s'empêcher de sourire en lisant sur l'invention des vibrateurs, conçus par de zélés médecins aux poignets fatigués de soulager eux-mêmes l'hystérie féminine. En 1902, la compagnie Hamilton Beach breveta le premier modèle électrique destiné à la vente au détail. Le vibrateur devint le cinquième appareil électroménager après la machine à coudre, le ventilateur, la bouilloire et le grille-pain.» Première nécessité, jusqu'en 1920, où l'appareil fut considéré comme pornographique et mis au ban. On apprend aussi que la célébration du mariage et la robe blanche ne deviennent populaires qu'en 1840, lors de l'union de la reine Victoria et d'Albert, qui défraie toutes les chroniques. À partir de ce moment, écrit Elizabeth Abbott, plus le mariage devenait important en lui-même, plus les gens s'intéressaient à la célébration du mariage plutôt qu'au mariage en tant qu'institution censée durer toute une vie». Un canular historique qui perdure encore aujourd'hui, encouragé par la riche industrie des noces. Pour Abbott, l'Amérique du Nord se berce du mythe de l'âme soeur. On s'appuie sur des suppositions historiques, statiques et romantiques à propos de l'histoire du mariage [...], sans tenir compte des niveaux élevés d'alcoolisme et de toxicomanie, qui étaient trois fois plus élevés qu'aujourd'hui, l'interdiction des mariages mixtes, l'insuffisance des méthodes de régulation des naissances et, vers la fin du XIXe siècle, leur criminalisation, le haut taux de mortalité des nourrissons et des enfants, le haut taux de mortalité des adultes, rendant les remariages pressants et courants chez les jeunes veuves et veufs incapables de s'en tirer tout seuls, le chagrin des enfants survivants.» Le secret du grand amour Elizabeth Abbott ne se contente pas du passé. Elle fait le point sur le mariage contemporain sur près de la moitié du livre et aborde ainsi le mariage gai, l'adoption internationale, l'impact des orphelinats gouvernementaux sur les autochtones et leurs unions, les fiancées par correspondance et par Internet. La longévité nouvelle ajoute aussi une pression sur le mariage. À la lumière de ses recherches, l'historienne croit qu'on se leurre en cherchant à baser les unions sur un sentiment fort. Elle prône un équilibre avec la pensée économico-pratique Dans le passé, l'amour n'était pas un élément considéré pour construire un mariage. On cherchait un partenaire, un compagnon. Il faut de l'affection et, non, ça ne peut pas marcher s'il n'y a pas d'amour du tout. Mais maintenant, on cherche le grand amour, et ça n'est pas nécessaire.» Elizabeth Abbott rigole en imaginant des cours de recherche de partenaires, qui devraient, selon elle, faire partie de l'éducation. Le mariage d'amour ne serait qu'un idéal littéraire. Mariée deux fois — dont la seconde au frère du général en chef de Duvalier, un amour qui la fera déménager à Haïti avant de fuir le pays en catastrophe en laissant tout derrière elle —, mère et grand-mère, l'auteure représente bien l'univers des possibles amoureux du XXIe siècle. Alors que pour un emploi, poursuit-elle, on a des stratégies, on active le réseau d'amis, on fait des approches, pour chercher un partenaire de vie, on laisserait le hasard décider? Je ne crois pas qu'il y ait une seule personne qui nous soit destinée, je crois qu'il y en a un million deux en Corée, quatre en Amérique du Sud, un dans le Grand Nord, etc. Il faut les trouver — en espérant qu'elles ne soient pas déjà mariées! Il faut être moins romantiques et moins flous, avoir une vision à la fois plus claire et plus complexe, établir un équilibre entre le romantique, le pratique et l'économique. Cet équilibre donne des mariages très solides, qui vont durer. Et c'est aussi la meilleure façon d'élever les enfants — il faut prendre cet aspect en considération.» Le portrait peut se compléter avec les écrits de l'auteur français Jean-Claude Bologne, qui partage les obsessions d'Elizabeth Abbott. Il a signé une Histoire du mariage en Occident Pluriel, une Histoire du célibat et des célibataires Fayard et L'Invention de la drague. Une histoire de la conquête amoureuse Seuil. Il revient avec Pudeurs féminines. Voilées, dévoilées, révélées Seuil où il traverse l'histoire des modesties volontaires ou imposées, de la nudité et de la gêne chez les femmes. À voir en vidéo Texte de Jean-Numa Ducange, Université de Rouen Colloque Féminismes allemands 1848-1933 Date 27 et 28 janvier 2012 Lieu Lyon Organisateurs Anne-Marie Saint-Gille université Lumière Lyon 2, Patrick Farges université Sorbonne Nouvelle-Paris 3 Programme du colloque Dans la plupart des histoires du féminisme, même lorsqu’elles se limitent au cadre hexagonal, il est courant d’évoquer, fût-ce brièvement, l’action des femmes sociales-démocrates des pays germanophones à la fin du dix-neuvième siècle. Difficile en effet de ne pas mentionner des figures comme Clara Zetkin, qui marquèrent non seulement la constitution des premiers groupes de femmes “autonomes” dans le cadre du mouvement ouvrier à la fin du dix-neuvième siècle mais plus largement des générations entières de femmes militantes communistes, notamment au KPD pendant la République de Weimar puis en République Démocratique Allemande, où elle fit longtemps figure de précurseure incontournable. Il faut également citer la contribution d’August Bebel de 1879, Die Frau und der Sozialismus La femme et le socialisme, un des ouvrages les plus lus et diffusés dans le Parti social-démocrate allemand, témoignant d’un intérêt précoce pour le rôle et la place des femmes, surtout au regard des courants socialistes français de l’époque. Mentionnons enfin – d’autant qu’une partie de son oeuvre est traduite en français – la grande figure d’Adhelheid Popp en Autriche, dont les souvenirs constituent une source majeure pour comprendre la social-démocratie de l’époque. Les exemples de ce type pourraient être multiplés. Pourtant ces mêmes histoires du féminisme considérent souvent les écrits et actions des sociaux-démocrates comme limités, demeurant dans un cadre contraignant trop subordonné à la questions de classes sociales peu à même d’intégrer les revendications spécifiques des femmes, et ce malgré des tentatives audacieuses à l’image de la publication sur de nombreuses années d’organes de presse féministes comme Die Gleichheit. Ces considérations ne sont pas sans fondements, mais nous souhaitons aborder ici une question souvent peu évoquée, à savoir la façon dont nombre de femmes vont chercher à ancrer leur légitimité dans le parti par le recours à l’histoire, et plus exactement à l’histoire des révolutions, régulièrement mobilisée dans la mouvance sociale-démocrate. Une telle étude permet de délaisser les approches trop fréquentes jugeant périmées ou étroites les approches sociales-démocrates de cette époque, privilégiant un regard rétrospectif au lieu d’opérer un véritable retour historique sur des pratiques militantes diverses, qui ont concerné des centaines de milliers de femmes, et dans lesquelles les références au passé révolutionnaire, parfois critiques ou ambiguës ont longtemps joué un rôle mobilisateur important. Se référer à l’histoire L’intérêt pour les “précurseurs”, pour ceux – et celles – qui, par leurs combats antérieurs, annoncent et justifient les revendications actuelles, se manifeste clairement dans les partis sociaux-démocrates germanophones à partir des années 1880. Le “grand récit” de l’histoire humaine à vocation universalisante d’inspiration marxiste, souvent évoqué dans l’historiographie comme avant tout caractéristique des partis communistes à partir des années 1920, trouve en réalité son origine chez les sociaux-démocrates du XIXème siècle. Une de ses premières manifestations peut être repérée dans des volumes historiques publiés au début des années 1890, lorsque les partis sociaux-démocrates allemand et autrichien connaissent une croissance importante, rendant indispensable une lecture plus systématique du passé, à l’image d’un État en formation R. Koselleck. L’histoire des “grandes” révolutions, en premier lieu l’histoire de la Révolution française, fait par exemple l’objet d’ouvrages spécifiques, dans le sillage du centenaire de 1889 mais plus encore après la révolution russe de 1905, qui stimule nombre d’analogies avec la situation présente. Indépendamment des qualités proprement historiques de cette production, il faut insister sur le statut spécifique de l’histoire dans la social-démocratie, sans lequel on ne peut comprendre l’attitude des femmes sur laquelle nous allons porter notre attention. L’histoire, c’est bien évidemment des ouvrages rédigés par les plumes autorisés du parti, mais également toute une vulgate très présente dans les différents supports diffusés auprès des militants et sympathisants, qui vise à transmettre au plus grand nombre les rudiments d’une conception matérialiste de l’histoire tout en valorisant l’actions de certains groupes sociaux ou individus ayant marqué leur époque. Ainsi, si la Révolution française se retrouve dans des ouvrages théoriques et s’inscrit au coeur de controverses dans les revues sociales-démocrates concernant de facto l’élite du parti, sa présence ne se limite pas aux débats “au sommet” puisque de nombreuses mentions dans la presse militante, à l’occasion de conférences orales, dans les formations politiques aux différents niveaux et jusqu’aux almanachs Arbeiter-Kalender et agendas ouvriers Arbeiter Notiz-Kalender rappellent régulièrement le souvenir de la “Grande Révolution”. Très concrètement l’histoire révolutionnaire demeurait mal connue de la plupart des militants ; il n’en demeure pas moins que, parmi les références les plus présentes dans l’univers quasi-quotidien des militants dans le cas par exemple des agendas qui signalent régulièrement les grandes de la Révolution française, figurent des références historiques, qui s’inscrivent pleinement dans une légitimation – que l’historien aurait tort de ne voir que comme une vulgaire manipulation tant ces références sont structurantes dans ce type d’organisation – des actions contemporaines. “D’autres bastilles sont à prendre” pourrait-on résumer, et les nombreuses Mariannes germanisées » présentes dans de nombreux dessins et caricatures – ces dernières étant très prisées par les militants comme le montre le succès des journaux satiriques Der Wahre Jacob et Glühlichter – reprenant la devise Liberté – Égalité – Fraternité », confirment le succès de ce type d’analogies historiques. C’est le même type de comparaison qui vient à l’esprit lors de l’important congrès de Mannheim du SPD de 1906. Dans le compte rendu du congrès, après avoir évoqué les nombreuses manifestations, le rapport du comité directeur du parti Parteivorstand évoque le lien historique qui unit 1793 et 1905 Le 14 janvier, le tract fut diffusé à environ 6 millions d’exemplaires. Le dimanche suivant fut la date choisie pour les assemblées. Le fait que ce jour soit d’une importance particulière dans l’histoire des révolutions, puisque Louis XVI fut mis à mort à Paris le 21 janvier 1793 et qu’il s’agissait aussi du jour des massacres de Saint-Pétersbourg, devrait contribuer à rendre particulièrement nerveux les dominants. » Les exemples pourraient être multipliés, montrant l’importance des références historiques à tous les niveaux. Pour s’imposer dans le parti, les femmes devaient en quelque sorte fatalement trouver leur place dans ce dispositif d’analogies historiques si présents dans le discours des sociaux-démocrates. On connaît la tragique anecdote du congrès d’Hainfeld du parti autrichien de 1889-1889, lorsque la seule femme déléguée fut “spontanément” expulsée d’un congrès entièrement masculin, qui en dit long sur les difficultés qu’allaient rencontrer dans les décennies à venir les femmes investies dans le mouvement ouvrier. Puisque la place dans le parti ne leur était pas reconnue, il fallait montrer qu’historiquement les femmes avaient un rôle majeur dans les processus révolutionnaires antérieurs, si prisés par la littérature sociale-démocrate. Lisons ainsi encore Zetkin, s’exprimant à ce même congrès de Mannheim en 1906, qui inscrit les luttes actuelles des femmes dans le passé révolutionnaire Partout, la social-démocratie se tient aujourd’hui aux tous premiers rangs de la lutte pour la pleine émancipation politique du genre féminin. En 1792, Mary Wollstonecraft éleva la voix dans son œuvre célèbre Défense des droits de la femme » …. En 1789, le droit de vote pour les femmes a été exigé aussi bien dans des tracts que dans une requête à l’Assemblée Nationale Constituante. » Mais on n’attendit pas la révolution russe de 1905 pour évoquer de tels combats et se référer aux grandes figures de la Révolution française. Si le combat des femmes s’ancre autour de la référence germanique » des révolutions de 1848, la Révolution française et certaines de ces actrices occupent également un rôle important et, dans une certaine mesure, prédominant. La Grande Révolution française », comme on avait alors coutume de la désigner dans ces milieux politisés, a pour elle d’être la première Grande » révolution, en ce sens qu’elle a réussi là où 1848 demeure un échec traumatique pour les peuples germanophones. Qui plus est, 1789 a fourni des exemples de femmes exceptionnelles, dans un contexte marqué par une forte présence masculine, auxquelles il peut être aisé, mutatis mutandis, de se référer. Par exemple, alors que les publications se multiplient en 1893 sur la Grande Révolution » dans le cadre d’un long centenaire démarré dès la fin 1889, le journal de Clara Zektin publie une série d’articles sur les femmes de la Révolution. Un portrait de Madame Legros » est l’occasion de rappeler le rôle des femmes pendant la décennie 1789-1799 ; un autre article insiste davantage sur les forces sociales en analysant les journées des 5 et 6 octobre façon significative, l’auteure affirme que les luttes contemporaines des militantes sociales-démocrates prolongent les premiers mouvements de l’année 1789 et l’article invite à imiter l’action héroïque des sœurs du peuple de Paris ». Si ces articles étaient isolés et ponctuels, l’intérêt de la démarche serait extrêmement limité et ne pourrait justifier une quelconque réflexion un tant soit peu systématique. Mais d’autres exemples montrent que la question des femmes retient l’intérêt de plusieurs figures importantes du parti. Elle est ainsi abordée dans l’Arbeiter-Kalender autrichien très diffusé par Louise Kautsky, femme du célèbre théoricien et dont le patronyme permet incontestablement un certain écho. Elle souhaite montrer les différences entre le féminisme bourgeois » et celui du Parti social-démocrate en revenant longuement sur les racines de l’histoire du mouvement féministe à l’échelle européenne et aux États-Unis. Le rôle des pionnières est soulignée, notamment celui de Mary Wollstonecraft pendant la Révolution française. En démontrant le lien de la situation des femmes avec leur situation économique, Wollstonecraft aurait montré la voie pour atteindre les objectifs fixés par le mouvement social-démocrate actuel ; combat de classe et combat des femmes trouvent ainsi leur lien logique à travers une histoire centenaire. Wollstonecraft se prête d’autant mieux à l’exercice qu’elle est anglaise ; à une heure où la social-démocratie présente son marxisme comme le résultat de la fusion de la philosophie allemande, l’économie politique anglaise et de la politique française inspirée par la Révolution, une telle référence à une féministe anglaise acquiert une dimension quasi stratégique puisqu’elle permet de recouper le triptyque théorico-géographique proposé par les interprètes les plus autorisés de la social-démocratie. Au moment où l’on trouve par exemple régulièrement des occurrences à Jean-Paul Marat, précurseur de choix pour la social-démocratie en raison du lien qui unit le révolutionnaire à son journal l’Ami du peuple – le journal étant en effet alors fondamental pour les militants sociaux-démocrates – Zetkin et L. Kautsky valorisent également leurs héroïnes pour mieux tenter de légitimer leurs positions présentes. A souligner également la forte présence des manifestations de femmes pendant la révolution russe de 1905, qui permet là encore à Clara Zetkin dans le Journal en l’honneur du premier Mai Maifeier de publier un article consacré au rôle des femmes au cours des révolutions. … réprimées par la Révolution ? Mais cette démarche trouve rapidement ses limites, pour qui connaît un tant soit peu l’histoire des femmes pendant la Révolution française. Comment se limiter en effet à une valorisation des principales figures féminines de la révolution alors même que la dissymétrie avec l’action des hommes – du moins dans l’historiographie – est considérable et que la répression à l’égard des courants féminins a été importante ? Il n’est pas certain que le niveau de connaissances historiques – et moins encore les méthodologies existantes – permettait alors d’établir avec netteté les raisons de la faible place des femmes dans les institutions révolutionnaires pendant la décennie 1789-1799 alors même que leur rôle social – à l’image d’octobre 1789 – a été parfois décisif. Il n’en demeure pas moins que le slogan de la révolutionnaire française Olympe de Gouges si on a donné aux femmes le droit de monter à l’échafaud, elles doivent aussi avoir le droit de monter à la tribune » a été souvent répété par les mouvements des femmes en Autriche, alors même que l’on savait très bien le sort qui avait été réservé à Olympe de Gouges pendant la Révolution. On peut ainsi lire cette reprise comme une réponse des femmes à l’exclusion dont elles furent victimes au congrès fondateur d’Hainfeld évoquée ci-dessus. Toujours est-il que l’une des plus instruites et perspicaces d’entre elles va soulever le problème. Therese Schlesinger, bien moins célèbre pour la postérité que Clara Zetkin, joua pourtant un rôle important dans le Parti social-démocrate autrichien et était également connue en Allemagne pour ces nombreuses contributions à la Neue Zeit. A l’image de Zektin, elle valorise régulièrement le rôle des femmes au cours du processus révolutionnaire. Dans un article des Sozialistische Monatshefte de 1898, elle rappelle qu’en 1789 apparaît une des premières manifestations d’un mouvement autonome des femmes. Pour elle aussi Mary Wollstonecraft constitue une précurseur géniale du mouvement des femmes … [qui] appela les femmes à se battre pour leur indépendance, à élargir leur horizon intellectuel et à rompre avec la morale hypocrite de leur siècle ». Message implicite pour appeler à la révolte contre les barons de la social-démocratie ? Toujours est-il que Schlesinger semble lucide sur certaines impasses du mouvement révolutionnaire, puisqu’à l’occasion de la publication d’une brochure sur l’histoire des femmes au dix-neuvième siècle elle revient dans l’introduction sur la Révolution française et ne manque pas de relever la répression systématique contre les clubs féminins, même si elle retient également le rôle de quelques précurseurs comme Condorcet et à nouveau Mary Wollstonecraft. Mais, incontestablement, la critique prédomineà l’égard d’années révolutionnaires qui ont laissé peu de place aux femmes lorsqu’elle souligne que la Convention alla si loin dans son hostilité à l’action politique des femmes qu’elle vota une loi selon laquelle les femmes qui se retrouveraient à plus de cinq seraient menacées de prison ». A noter que la maison d’édition qui publie ce court essai est proche des “révisionnistes” de la social-démocratie qui publie notamment Eduard Bernstein, Max Schippel, Eduard David… montrant, certes sans exclusive, comment une parole “dissidente” sur la question sensible des femmes trouve un meilleur accueille chez ceux qui critiquent “l’orthodoxie” du parti, peu enclin à remettre en cause une certaine tradition révolutionnaire… Surtout lorsqu’il s’agit de s’exprimer en faveur de davantage de droits pour les femmes. A une autre occasion va s’exprimer crûment cette défiance. Formellement, le Parti social-démocrate autrichien réclamait le suffrage universel pour les hommes et les femmes. Il va pourtant accepter en 1906 la mise en place, certes du suffrage universel, mais uniquement publication d’un ouvrage consacré aux femmes pendant la Révolution française par Emma Adler en 1906 Die berühmten Frauen der französischen Revolution Les femmes célèbres de la Révolution française, épouse de l’important dirigeant de la social-démocratie autrichienne Victor Adler, peut se lire comme une réponse à cet affront. Les femmes de la Révolution dans cet ouvrage y sont présentées comme des victimes et l’ouvrage ne brille guère pas sa prise en compte des conditions sociales de l’époque. Les divers chapitres présentes avant tout des portraits biographiques assez classiques Madame Legros, Théroigne de Méricourt, Charlotte Corday, Madame Roland, Lucile Desmoulins, Olimpe de Gouge sic, Rose Lacombe, Madame Tallien, la Marquise de Condorcet. Les groupes populaires féminins pendant la Révolution sont absents de cette étude, encore qu’il soit possible d’y voir une opposition relative entre le carcan idéologique hérité de son éducation bourgeoise » et les aspirations d’émancipation des femmes sociales-démocrates ». Toujours est-il que son mari lui écrira peu après qu’il perçoit son livre comme archi-réactionnaire » et que l’on retrouvera très peu l’ouvrage cité dans les grandes références sociales-démocrates, sauf à la marge. Ainsi Die berühmten Frauen der französischen Revolution n’aura droit qu’à une brève recension dans la Neue Zeit. Néanmoinsun compte rendu d’Adelheid Popp dans les Sozialistische Monatshefte est à relever ;le contenu lui-même du compte rendu, assez bref, n’a rien d’exceptionnel mais il est significatif de relever qu’aucun autre ouvrage social-démocrate sur la Révolution française n’est recensé dans cette revue entre 1905 et 1914 à part celui-ci, nouveau signe du bon accueil d’une revue “révisionniste” pour la question des donc encore une fois en-dehors des canaux les plus “officiels” du parti que cette voix s’exprime. Cette diversité éditoriale, à laquelle sont moins coutumiers d’autres sociaux-démocrates, se poursuit d’ailleurs dans les années à venir puisque peu avant la guerre, Therese Schlesinger traduit les mémoires de Godwin sur Wollstonecraft dans une maison d’édition autrichienne non sociale-démocrate ; elle y présente à nouveau la révolutionnaire anglaise dans ses quelques mots d’introduction comme la figure “la plus importante de l’émancipation des femmes». Vers le droit de vote Il faudra attendre les lendemains de la Première Guerre mondiale et la proclamation conjointe des deux Républiques en Allemagne et en Autriche pour que les femmes sociales-démocrates obtiennent une de leurs principales revendications, le droit de vote. A lire les débats qui précèdent la ratification de celui-ci, on voit que les références historiques sont encore présentes. Adelheid Popp publie ainsi un article qui appelle au suffrage universel car la grande époque a commencé où même la parole des femmes doit être aussi entendue. L’heure de la liberté et égalité doit aussi sonner pour elles ». Pour ancrer une telle proposition dans l’histoire, Popp affirme La vieille Autriche a cessé d’être. Les femmes, elles aussi, doivent en tirer les conclusions nécessaires. … Il est un fait qu’il y a plus de cent ans, non seulement les femmes demandaient l’égalité des droits, mais aussi que des hommes ont défendu cette même exigence. Déjà à l’époque de la Révolution française il y avait une association qui s’appelait la Société fraternelle des patriotes des deux sexes pour la défense de la constitution. » La relative vigueur des mouvements féministes des pays germanophones n’a pas peu joué dans l’obtention du du suffrage universel pour tous et toutes en 1919 en Allemagne et peu après en Autriche. Dans des pays où le mot révolution renvoyait à un échec dans le cadre national, à l’image de 1848, le droit de vote était octroyé aux femmes avant la France… Paradoxe ? N’oublions pas que la “révolution” de 1918 était passée par-là et qu’en dépit de l’épisode tragique de la répression violente à l’égard de groupes politiques comme les Spartakistes en Allemagne, nombre d’avancées politiques sociales furent concédées pour la première fois à la suite de la vague révolutionnaire entraînée par la fin de la Première Guerre mondiale. Et il était désormais évident que dans un tel contexte la ferveur – certes relative comme on l’a vu – avec laquelle on pouvait se référer aux précurseurs de la “Grande Révolution” du côté des femmes sociales-démocrates ne pourrait plus être désormais la même. Actions Shop Cuisine Recettes Menu de la semaine News food Bien-être Psycho Sexo Santé & Forme Mode & Beauté Maternité Famille Loisirs Films & Séries Livres Musique Déco Jardin Belgique Voyages Horoscope Coin Jeux Coin Livres Abonnez-vous Home Être Femmes, hier et aujourd’hui femme hier et aujourd'hui La newsletter de Femmes d'Aujourd'hui Beauté, déco, psycho, sexo... On vous envoie le meilleur du Web tous les jours! Se désinscrire est possible à tout moment Privacy Suivez-nous sur nos réseaux sociaux